Le temple de Ta Prohm au Cambodge

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Ta Prohm, un joyau délaissé de l’ère khmère, se dresse au cœur de la jungle cambodgienne, près de Siem Reap. Ce temple, souvent surnommé le « temple d’Angkor » ou même le « temple de Tomb Raider » en raison de sa représentation dans le film Lara Croft: Tomb Raider (2001), captive les visiteurs par son état de ruine soigneusement conservé et l’enchevêtrement enchanteur de la nature et de l’architecture.

Histoire du temple de Ta Prohm

Érigé à la fin du XIIe siècle et au début du XIIIe siècle par le roi Jayavarman VII, Ta Prohm, autrefois nommé Rajavihara, fut un monastère bouddhiste mahayana voué à l’apprentissage, en l’honneur de la mère du roi. Le sanctuaire central arbore le visage de Prajnaparamita, symbolisant la sagesse, modélisé d’après les traits de la mère de Jayavarman VII.

Une fusion mystique entre nature et architecture

Avec ses dimensions de 1000 par 650 mètres, l’enceinte extérieure de Ta Prohm était autrefois une ville prospère, aujourd’hui éclipsée par la dense canopée de la jungle. Ce qui distingue Ta Prohm des autres temples d’Angkor est la spectaculaire fusion de la nature et des ruines. Sans mortier pour maintenir les pierres, des arbres majestueux tels que les figuiers étrangleurs et les fromagers ont pris racine, leurs imposantes racines enveloppant et désintégrant les structures, tandis que leurs branches forment une canopée qui semble suspendre le temps.

Structure et agencement

Ta Prohm est l’un des monuments les plus vastes du complexe d’Angkor. Sa structure en cinq enceintes rectangulaires se resserre vers un sanctuaire central. Les temples satellites dédiés aux proches du roi – son gourou Jayamangalartha et son frère aîné – et la disposition des galeries et des tours figurent parmi les éléments distinctifs de ce site. Des chemins sinueux à travers les corridors semi-effondrés révèlent peu à peu des trésors cachés tels que le Hall des Danseurs et les bibliothèques aux coins sud-est de la première et de la troisième enceinte.

Un reflet de la vie à l’époque khmère

Selon les inscriptions en sanskrit sur place, Ta Prohm employait près de 80 000 personnes pour sa maintenance, dont 615 danseurs et un vaste corps de prêtres et fonctionnaires. Les richesses du temple étaient tout aussi mirobolantes : des kilos de vaisselle en or, des perles et des soies précieuses. Bien que ces chiffres puissent paraître exagérés pour magnifier la grandeur du temple, ils soulignent l’importance historique et culturelle de Ta Prohm.

Conservation et défis modernes

Après l’effondrement de l’Empire Khmer au XVe siècle, Ta Prohm, comme beaucoup d’autres monuments d’Angkor, fut abandonné à la jungle jusqu’à ce que les archéologues français le redécouvrent au début du XXe siècle. Contrairement aux autres temples restaurés au Cambodge, Ta Prohm fut choisi pour rester, en grande partie, dans son état naturel, comme un « hommage au goût général pour le pittoresque », selon Maurice Glaize, un érudit pionnier d’Angkor. Cette décision permit de préserver l’apparence sauvage et romantique qui attire tant les visiteurs.

Visite et exploration du temple Ta Phrom

Pour ceux qui souhaitent explorer le prestigieux sanctuaire de Ta Prohm, il est préférable d’arriver aux premières lueurs du jour. La lumière douce et dorée de l’aube illumine magnifiquement les vestiges anciens, créant une atmosphère enchanteresse accentuée par l’absence relative des foules touristiques indiscrètes. Les passages étroits et parfois presque inaccessibles du temple ajoutent une dimension d’aventure à l’exploration. Dans ce labyrinthe de pierres ancestrales et de racines imposantes, il est prudent de se munir d’une lampe torche et d’une boussole pour assurer une navigation sécurisée et efficace.

Pour optimiser pleinement cette expérience immersive, il est fortement recommandé aux visiteurs de consulter un plan détaillé ou de se faire accompagner par un guide expérimenté tout au long du voyage au Cambodge. Cette précaution permet de minimiser les risques de désorientation au sein des méandres complexes et obscurs du temple de Ta Prohm.

Anecdotes fascinantes sur le temple Ta Phrom

Un des aspects les plus curieux de Ta Prohm est le fameux « dinosaure ». Une figure ressemblant vaguement à un stégosaure se trouve sur une des pierres du temple, alimentant des débats animés parmi les archéologues et les passionnés d’histoire quant à son origine et sa signification.

Une autre anecdote intrigue également : lors du tournage de « Lara Croft: Tomb Raider », l’actrice Angelina Jolie fut enchantée par la beauté mystérieuse du temple. Son passage sur les lieux a contribué à populariser encore davantage cet édifice auprès des spectateurs du monde entier.

D’autres faits et anecdotes sur le temple :

  1. Ceiba pentandra et Tetrameles nudiflora : Les deux espèces d’arbres dominantes trouvées enracinées dans les ruines de Ta Prohm sont le fromager (Ceiba pentandra) et le thitpok (Tetrameles nudiflora), connus pour leur croissance rapide et leur capacité à envahir les structures existantes.
  2. Inscription à l’UNESCO : Ta Prohm, avec le complexe d’Angkor, est inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1992. Cet honneur souligne l’importance historique et archéologique unique de ce site.
  3. Rénovation modulaire : Afin de préserver le temple tout en le rendant accessible, des passerelles en bois, des plates-formes et des balustrades ont été installées, permettant aux visiteurs d’explorer les ruines sans causer de dommages additionnels aux structures antiques.

Une visite et un enchantement sans fin

La visite de Ta Prohm est une expérience inoubliable où l’on assiste à une danse silencieuse entre pierre et végétation. Le temple, dominé par les racines imposantes des arbres, offre une image saisissante de l’endurance et du pouvoir de la nature. Pourtant, malgré cette apparence sauvage, chaque détail a été soigneusement maintenu pour offrir une expérience authentique et immersive dans le passé glorieux du royaume khmer.

En quittant Ta Prohm par les sentiers bordés de végétation, un sentiment de vénération persiste, marquant profondément l’esprit des visiteurs. Dans cette harmonie silencieuse, où la nature et l’architecture se rencontrent et s’entrelacent, Ta Prohm demeure un témoin captivant du passé, invitant chaque visiteur à une réflexion profonde sur le temps, la fragilité et la beauté éternelle.

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