Angkor Thom, littéralement « Grande Cité » en khmer, est une des villes royales les plus impressionnantes de la période angkorienne (9e–15e siècles), un chef-d’œuvre d’urbanisme et d’architecture. Cette ville emblématique de l’Empire Khmer, aujourd’hui située près de Siem Reap au Cambodge, témoigne de la grandeur et de la sophistication de cette civilisation. Contrairement à des temples uniques dédiés à une divinité hindoue comme Angkor Wat, Angkor Thom est une vaste cité royale qui servait de centre politique et religieux sous le règne du roi Jayavarman VII.
Faits intéressants sur Angkor Thom
- Environ 80 000 à 150 000 personnes vivaient à Angkor Thom à son apogée.
- Le site reste l’une des attractions touristiques les plus visitées d’Asie du Sud-Est, attirant chaque année environ 2,5 millions de touristes.
- Angkor Thom, avec son système avancé de gestion de l’eau, illustre parfaitement l’ingéniosité des Khmers en matière d’irrigation et d’urbanisme écologique.
Angkor Thom : Une ambition royale
L’empire khmer, à son apogée, contrôlait une grande partie de l’Asie du Sud-Est. Chaque nouveau roi angkorien se devait de construire une nouvelle ville royale. Pour Jayavarman VII, ce fut Angkor Thom, son œuvre maîtresse. Le nom même de la cité, qui se traduit par « Grand Royaume », reflète les ambitions grandioses du souverain.
Dès son accession au trône à la fin du 12e siècle, Jayavarman VII entreprit la construction d’Angkor Thom et du temple d’État, le Bayon. À l’instar de ses prédécesseurs, il comprenait l’importance de faire de la capitale le cœur politique et religieux de son royaume. Cependant, il se distingua en bâtissant une ville sacrée, à la fois dans sa forme et dans son symbolisme.
Jayavarman VII : Le roi bouddhiste
Jayavarman VII se démarque des autres souverains khmers par son dévouement au bouddhisme. Des inscriptions, des sculptures de portraits et un vaste programme de construction fournissent aux historiens modernes un récit détaillé de son règne. L’inscription de Yay Hom célèbre Jayavarman VII comme le plus grand des rois, le comparant au Bouddha.
L’une des sculptures les plus emblématiques de Jayavarman VII, maintenant exposée au Musée National du Cambodge à Phnom Penh, le représente assis en position méditative, jambes croisées, la tête inclinée et les yeux baissés. Son visage est serein, reflétant l’iconographie bouddhiste. Cette représentation austère avait pour but de le présenter comme un Bouddha de son époque, mais aussi comme un homme humble et dévot.
Pour prouver que ses actes n’étaient pas vains, Jayavarman VII construisit des centaines de maisons de repos et d’hôpitaux à travers son royaume, certains jusqu’à l’actuelle Thaïlande du Nord-Est, pour soulager ses citoyens de la souffrance. Néanmoins, son projet architectural le plus ambitieux fut sans conteste la ville royale d’Angkor Thom.
Le temple d’Angkor Thom est-il une mandala ?
Au cœur de nombreuses villes royales de l’Asie du Sud-Est se trouvait un temple-palais, servant d’habitation terrestre pour la divinité principale du royaume et de lieu de repos final pour son patron. Le temple Bayon d’Angkor Thom, situé au centre de la cité, fait exception en étant un authentique lieu de culte.
Des experts ont suggéré que la ville d’Angkor Thom est organisée comme une mandala, un diagramme sacré de l’univers bouddhiste. Une mandala se compose de carrés et de cercles imbriqués, représentant les continents et océans de l’univers, et est divisée en cinq espaces : quatre quadrants correspondant aux directions cardinales et le centre, représentant le point central de l’univers bouddhiste.
Angkor Thom, de forme carrée, est délimitée par des murs de 8 mètres de haut mesurant 3 kilomètres de long de chaque côté, et construits en latérite, un matériau couramment disponible au Cambodge. La ville, d’une superficie d’environ 900 hectares, est protégée par un fossé symbolisant les continents et océans de la mandala.

Étymologie et Histoire d’Angkor Thom
Le nom « Angkor Thom » provient de « Nokor Thom », où « Nokor » dérive du mot sanskrit « Nagara » signifiant « ville », et « Thom » en khmer signifie « grand ». Cette grande capitale a été établie au 12e siècle par Jayavarman VII au centre d’un vaste programme de construction. Bien que plusieurs des monuments de la ville datent d’époques antérieures, Jayavarman VII et ses successeurs y ont apporté des ajouts significatifs.
Angkor Thom et Yasodharapura
Bien que nous associons Angkor Thom au règne de Jayavarman VII, ce n’est pas la première capitale khmère. Plus tôt, Yasodharapura était située légèrement au nord-ouest et partageait des parties avec Angkor Thom. Parmi les temples les plus notables de cette époque ancrée à Angkor Thom, on trouve le Baphuon et le Phimeanakas, incorporés dans le Palais Royal. Les Khmers n’ont pas distingué nettement Angkor Thom de Yasodharapura; une inscription du 14e siècle utilise encore l’ancien nom.
La ville d’Angkor Thom a été progressivement abandonnée avant 1609. Aujourd’hui, elle constitue l’un des principaux sites touristiques de l’Asie du Sud-Est, attirant une multitude de touristes chaque année. La richesse et les vestiges architecturaux majestueux, tels que le célèbre temple du Bayon, en font une destination incontournable pour tous ceux qui visitent le Cambodge.
Style et architecture d’Angkor Thom
Le style architectural d’Angkor Thom est connu sous le nom de style Bayon, caractérisé par des constructions de grande ampleur, une utilisation répandue de la latérite et des tours à visages à chacune des entrées de la ville. Le site est bordé par des murs de latérite de 8 mètres de haut, chaque côté ayant une longueur de 3 kilomètres. Ces murs sont solidifiés par de la terre, avec un parapet au sommet, et sont entourés d’un fossé.
Les entrées monumentales du temple
Les portes monumentales d’Angkor Thom, dotées de tours de 23 mètres de hauteur, sont ornementées de visages imposants semblables à ceux du temple Bayon. Ces visages pourraient représenter le roi lui-même, le bodhisattva Avalokiteshvara, les gardiens des points cardinaux de l’empire, ou une combinaison de tout cela.
Chaque porte est précédée par une chaussée traversant le fossé, flanquée de rangées de devas d’un côté et d’asuras de l’autre, chacun tenant une naga, rappelant le mythe du Barattage de l’Océan de Lait. Les portes, d’une dimension de 3,5 par 7 mètres, étaient initialement fermées par des portes en bois. Le sud de la ville est maintenant l’entrée principale pour les touristes, marquée par des somptueuses statues et des décorations mythologiques.
Les temples à l’intérieur de la ville
À l’intérieur d’Angkor Thom, plusieurs temples du Cambodge attirent les visiteurs. Parmi les plus populaires figurent le Bayon, célèbre pour ses visages sculptés, le Phimeanakas, associé au Palais Royal, et le Baphuon. La Terrasse du Roi Lépreux et la Terrasse des Éléphants sont également des attractions majeures.
Réalités modernes et tourisme à Angkor Thom
Angkor Thom se trouve à quelques minutes de tuk-tuk d’Angkor Wat. La majorité des circuits touristiques couvrent les temples situés à l’intérieur de la ville, notamment le Bayon, le Baphuon, le Phimeanakas, et les terrasses. Pour ceux qui viennent de Siem Reap, il suffit de se diriger vers le nord sur la route de Charles de Gaulle jusqu’à atteindre le fossé d’Angkor Wat, puis de continuer tout droit pour rejoindre la Porte Sud d’Angkor Thom.
Pour les visiteurs désireux de découvrir les merveilles d’Angkor Thom, il est recommandé de prévoir entre quatre heures et une journée entière. Les billets pour les temples d’Angkor peuvent être achetés auprès des points de vente désignés.
Angkor Thom est une ville historique qui témoigne de l’ingéniosité et de la grandeur de la civilisation khmère. De ses architectures majestueuses à son symbolisme sacré, chaque pierre de cette cité révèle une part de l’histoire fascinante de cette ancienne puissance asiatique.